Je dispose d'un petit potager à domicile, mais les carrés potagers me permettent d’étendre mes cultures légumières. Je les utilise pour produire ce qui nécessite le moins d’eau et qui prend de la place :
Je fais une culture extensive, tous les inter rangs sont à 1.5m pour que les cultures ne se concurrencent pas pour l’eau et les nutriments du sol et que je puisse désherber mécaniquement.
J’effectue une rotation du potager sur 4 ans pour limiter les risques maladies et ravageurs (prophylaxie). Je profite des 3 autres années pour augmenter la fertilité, la structure, pour le protéger et favoriser la biodiversité avec des couverts de biomasse. Le schéma ci-dessous montre la succession des cultures pour 4 années « N », pour les 4 carrés potagers :
Suite au potager, vient une culture de phacélie-moutarde qui a une croissance rapide en fin d'été et qui couvre bien le sol pour éviter le développement de la flore spontanée.
Ensuite c’est une culture de luzerne qui permettra d’apporter de l’azote (la luzerne est une fabacée ou légumineuse qui permet de fixer l’azote de l’air et le restitue lors de sa décomposition). C’est pourquoi la luzerne sera broyée et laissée sur place. Elle sera détruite à l’automne précédent le potager pour que la minéralisation (décomposition de la matière organique par les microorganismes) de celle-ci soit bénéfique aux cultures légumières.
Enfin un mélange phacélie-moutarde vient avant le potager, cette biomasse jeune sera broyée au cours de l'hiver et sera rapidement minéralisée.
Outre les intérêts cités ci-dessus, de manière générale les couverts apportent les bénéfices suivants :
Les couverts sont broyés et laissés sur place pour la luzerne et moutarde-phacélie et exportés aux pieds des arbres fruitiers comme paillages pour le blé/seigle ou Maïs/sorgho/lin.
Bref focus sur les légumineuses :
Les fabacées (ou légumineuses) sont une famille de plantes qui ont la particularité de pouvoir s’associer en symbiose avec une bactérie « rhizobium ». Cette dernière va fournir à la plante des acides aminés, sortes « de briques » pour fabriquer des protéines riches en azote, à partir de l’azote de l’air du sol. En retour, la plante va fournir des sucres issus de la photosynthèse. Pour cette raison, il est inutile d’apporter de l’azote (sang desséché, corne broyée, guano, engrais minéraux à forte teneur en azote*…) aux cultures de cette famille.
Chaque espèce s’associe avec une souche particulière de rhizobium. Certaines souches sont déjà naturellement présentes dans le sol (cas pour celle du trèfle). En revanche, dans le cas de la luzerne, il est nécessaire de l’introduire (inoculer la semence) si la culture de luzerne a été absente les années précédentes.
* : La teneur des engrais minéraux est indiquée par 3 chiffres correspondant aux unités fertilisantes des éléments Azote-Phosphore-Potassium (N-P-K). Il faudra donc que le premier chiffre soit le plus faible possible.